#Introduction

Nous tenons à remercier le Groupe de travail de négociation (GTN) de l’OMA d’avoir invité l’Alliance pour des communautés en santé (l’Alliance) à fournir des commentaires au comité sur l’entente sur les services de médecin à venir et à participer à vos consultations. Comme vous le savez, les médecins de famille qui travaillent dans des modèles salariés de soins primaires (centres de santé communautaire, équipes de santé familiale communautaire, organisations de soins de santé primaires autochtones) sont essentiels pour garantir aux patients un accès rapide et de haute qualité aux soins. Plus important encore, nos membres sont tous engagés collectivement à promouvoir l’équité en santé et à travailler fort pour éliminer les obstacles, résorber les inégalités en santé et améliorer l’accès aux soins de santé, surtout pour ceux et celles qui ont fait face et continuent de faire face à la discrimination et aux préjudices.

Nous avons eu l’occasion de sonder les médecins de famille de nos centres et leurs commentaires ont été incorporés dans la co-conception des recommandations et des domaines prioritaires qui seront examinés ci-dessous. Bien que ces recommandations s’appliquent aux médecins affiliés aux modèles salariés de soins primaires, bon nombre d’entre eux pourraient également s’appliquer à tout médecin qui travaille dans les différents modèles d’inscription des patients (MIP) en Ontario.

#Préambule

Alors que l’Ontario Medical Association se prépare aux négociations pour l’Entente de 2024 sur les services de médecin qui devraient commencer en octobre 2023, le Groupe de travail de négociations (GTN) entreprend des consultations approfondies afin de comprendre les priorités des membres et des groupes en matière de négociations et la meilleure façon de soutenir les médecins dans la prestation de soins exceptionnels aux patients.

Le GTN cherche à obtenir l’avis des intervenants, y compris des détails sur les raisons pour lesquelles les questions sont importantes, des solutions possibles et des exemples ou des histoires personnelles, le cas échéant, pour illustrer les défis.

Les intervenants ont été encouragés à prendre en considération les cinq catégories suivantes :

  1. Rémunération (p. ex., augmentation des frais, frais généraux)
  2. Équité (p. ex., relativité, écart de rémunération entre les sexes)
  3. Politique (p. ex., soins virtuels)
  4. Responsabilités (c.-à-d., responsabilité du médecin ou du ministère de la Santé)
  5. Amélioration au système de santé (p. ex., pour améliorer la qualité et/ou l’accessibilité)

Le GTN recherche des présentations qui articulent clairement la question ainsi que la solution proposée et qui, en fin de compte, rechercheront des priorités communes à tous les groupes ou à la profession.

Cette présentation a été préparée par l’Alliance pour des communautés en santé (l’Alliance) afin d’éclairer votre processus de négociation. Dans le cadre de la préparation de ce document, l’Alliance a consulté les médecins de famille membres par le biais d’un sondage de rétroaction et a parlé à d’importants collègues de soins primaires qui appuient également les médecins de famille. L’Alliance se réjouit à l’avance de sa collaboration et de ses relations continues avec l’OMA pour s’assurer que les médecins de famille qui travaillent dans des modèles salariés de soins primaires sont bien soutenus dans ce processus de négociations à venir.

#À propos de l’Alliance pour des communautés en santé

L’Alliance pour des communautés en santé (l’Alliance) représente un réseau dynamique de 111 organisations de soins de santé primaires régies par la communauté au service de communautés de l’Ontario. L’Alliance et ses membres ont comme vision l’équité en matière de santé et de bien-être pour toutes personnes vivant en Ontario, et tentent de la réaliser par la promotion de soins de santé primaires complets et de changements dans les systèmes de services sociaux et de soins de santé de l’Ontario afin de lutter contre les iniquités. L’Alliance pour des communautés en santé est synonyme de personnes plus en santé, de communautés plus en santé, d’une société plus inclusive et d’un système de soins de santé plus durable.

Parmi les membres de l’Alliance, on compte des centres de santé communautaire, des cliniques dirigées par du personnel infirmier praticien, des équipes de santé familiale communautaire et des organisations de soins de santé primaires autochtones. Ces organismes ont en commun leur engagement envers l’amélioration de l’équité en santé par la prestation de soins de santé primaires complets.  Ces organisations fournissent des services aux populations systématiquement marginalisées pour qui les services offerts par d’autres parties du système de santé sont insuffisants. Elles offrent aussi des services aux groupes qui font face aux plus grands obstacles pour recevoir des soins et qui ont les pires résultats en matière de santé. Notamment, ces groupes sont les peuples autochtones, les populations noires et d’autres groupes racialisés, les francophones, les personnes 2SLGBTQ+, les personnes qui vivent dans des communautés rurales, éloignées et nordiques, les personnes handicapées ou qui ont des troubles de santé mentale, et les nouveaux arrivants et les réfugiés.

Les membres de l’Alliance offrent des soins de santé primaires complets, intégrés dans le modèle de santé et de bien-être et le modèle de santé et de bien-être holistiques (pour les organisations dirigées par des Autochtones), et enracinés dans la croyance que la santé est un état du meilleur bien-être physique, mental, social et spirituel possible. Les membres de l’Alliance offrent des services de soins primaires en combinaison avec des activités de promotion de la santé et de développement communautaire pour aborder les questions médicales et biologiques et pour améliorer les circonstances dans lesquelles vivent, travaillent, jouent et vieillissent les gens. Les soins de santé primaires complets améliorent non seulement la santé des individus, mais ils créent également des communautés plus en santé — des lieux inclusifs, connectés et attentionnés où chacun se sent membre et est habilité à prendre le contrôle de sa santé et de son bien-être.

#Réponses de l’Alliance aux questions de l’enquête du GTN

#Les 3 domaines prioritaires

Plusieurs priorités ont été identifiées au cours de nos consultations. Essentiellement, tout le monde est d’accord sur un point — les soins primaires sont le fondement d’un système de santé intégré et hautement performant, mais notre fondement s’effrite. Les études montrent que les systèmes de santé hautement performants reposent sur une base solide de soins primaires complets. Malgré cela, des millions de Canadiens d’un océan à l’autre, y compris les peuples autochtones et les collectivités du Canada, sont actuellement incapables d’accéder aux soins qu’ils méritent. Nous espérons que dans le cadre des négociations de l’OMA et de l’ASP du ministère, nous verrons un retour sur pied de notre système de soins de santé qui appuie le fondement et veille à ce que les médecins de famille soient prioritaires dans la transformation du système de santé.

Les 3 principaux domaines prioritaires de l’Alliance pour examen par le GTN de l’OMA sont les suivants :

  1. Permettre à un plus grand nombre de médecins de famille de pratiquer dans les modèles salariés de soins primaires (centres de soins de santé communautaire (CSC), équipes de santé familiale communautaire (ESFC), organisations de soins de santé primaires autochtones (SSPA)) et assurer l’équité avec la rémunération équitable des médecins par rapport aux autres modèles d’inscription des patients (MIP).
  2. Fournir un soutien administratif supplémentaire pour s’assurer que les médecins de famille ont plus de temps de qualité à passer avec les patients afin qu’ils passent la plupart de leur temps à s’occuper de leurs patients et non à l’administration.
  1. En accord avec nos collègues du Conseil des soins de santé primaires autochtones (CSSPA), nous appuyons leur priorité d’améliorer les résultats de santé des Autochtones en mettant l’accent sur la complexité et les maladies chroniques, ce qui comprend des efforts pour assurer un accès approprié à des soins sécuritaires et culturellement appropriés.
#Priorité no 1 : Permettre à davantage de médecins de famille d’exercer dans des modèles salariés de soins primaires (centres de santé communautaire (CSC), équipes de santé familiale communautaire (ESFC), organisations de soins de santé primaires autochtones (SSPA)) et d’assurer l’équité avec la rémunération équitable des médecins par rapport aux autres modèles d’inscription des patients (MIP).

#Solutions ou proposition :

  • Augmenter la rémunération des médecins de famille travaillant dans des modèles salariés, en tenant compte du niveau de complexité des soins qu’ils fournissent à leurs propres patients et à leurs communautés. Cela devrait également inclure de s’assurer que tous les médecins de famille reçoivent des prestations/pensions et d’autres avantages sociaux réservés aux employés salariés comme les congés parentaux, les jours de maladie, les jours de vacances, etc.
  • Augmenter le nombre d’ETP des médecins de famille qui travaillent dans des modèles salariés de soins primaires et créer de nouveaux organismes communautaires existants ou les élargir à l’échelle de la province afin de s’attaquer à la population croissante de patients orphelins, surtout dans les régions qui sont racialisées et marginalisées.
  • Co-concevoir l’élaboration d’une stratégie de ressources humaines en santé pour s’attaquer au nombre croissant de médecins retraités en milieu urbain et rural afin d’assurer une transition sans heurt des patients vers ces modèles de soins salariés.
  • Appliquer l’indice rural de l’Ontario (IRO) aux médecins de famille qui travaillent dans des modèles salariés afin de demeurer concurrentiels par rapport aux MIP qui se trouvent dans la même région géographique.
  • Créer un programme semblable à l’IRO qui incite les médecins de famille à travailler dans les communautés francophones et à la recherche d’équité, en veillant à ce qu’il y ait des services cliniques et sociaux équitables de soins primaires.

#Justification :

Nous croyons que les médecins de famille devraient avoir un choix quant au modèle dans lequel ils veulent travailler. De plus en plus d’entre eux veulent se concentrer sur l’équilibre travail/vie privée plutôt que d’ « établir leur enseigne et de créer leur propre cabinet ». Dans une étude réalisée en 2018 par les médecins résidents du Canada, la nouvelle génération de médecins s’intéresse moins à la pratique indépendante, car elle cherche un meilleur équilibre travail-vie privée et une meilleure sécurité financière. Plus de la moitié des médecins résidents au Canada renoncerait à une certaine autonomie clinique pour un poste salarié qui comprend des prestations de santé, une pension et des vacances. Un modèle de salaire était l’option la plus attrayante pour 41 % des participants à l’enquêtei. Malheureusement, cette option n’est pas facilement accessible à de nombreux nouveaux résidents parce que la croissance des postes salariés en soins primaires est au point mort, ce qui les mène à ouvrir leurs propres pratiques autonomes (ou pire, à quitter la médecine familiale), malgré une formation en soins primaires en équipe lors de leur résidence.

Dans tous les coins de la province, nous assistons à un afflux de médecins retraités dans les collectivités rurales et urbaines. De nombreuses organisations régies par les communautés, comme les CSC, les EFSC et les SSPA, soutiennent déjà ces médecins avec des soins en équipe et d’autres programmes (comme le soutien en matière de santé mentale et de dépendances, les soins aux aînés fragiles), mais ils ne sont pas en mesure de leur fournir les services de soins primaires dont leurs patients ont besoin. Les modèles salariés sont prêts à prendre en charge les patients de la vague de médecins qui prendront leur retraite au cours des prochaines années, améliorant ainsi l’accès à des soins de santé primaires complets, mais ne peuvent le faire sans un mécanisme d’ajout d’ETP supplémentaire financé par les médecins dans les communautés qui en ont besoin. Il y a aussi beaucoup de médecins de famille dans d’autres MIP (GSF, OSF et même des honoraires pour le service) qui aimeraient travailler dans un modèle salarié de soins primaires, mais l’approche fragmentaire actuelle d’un examen et d’une approbation au cas par cas est lourde et assez longue. Étant donné que bon nombre de ces patients ont des besoins complexes en matière de santé et de services sociaux, nous avons besoin d’une stratégie maintenant pour que les médecins qui prennent leur retraite s’assurent que les patients ne deviennent pas orphelins lors de la transition des patients vers des équipes interprofessionnelles comprenant des médecins salariés.

Pour les médecins des modèles salariés, le niveau de complexité des soins de santé et des soins sociaux a considérablement augmenté. Ils se sentent sous-évalués non seulement par le ministère, mais aussi par l’OMA, car ils ne voient pas leurs besoins abordés dans les négociations. Les récentes augmentations de salaire des médecins des CSC et des médecins titulaires d’un B. SC. méd., bien qu’appréciées, ne répondent pas à l’augmentation du coût de la vie et ne reconnaissent pas non plus les soins complexes (et le fardeau administratif) que les médecins salariés sont obligés de gérer. La rémunération des médecins qui travaillent dans ce modèle, en particulier dans les zones rurales, est souvent sans accès opportun à un soutien spécialisé, de sorte qu’ils gèrent des patients extrêmement complexes. Cependant, leur niveau de rémunération ne reflète pas cette complexité, car leur salaire est souvent inférieur à celui des MIP qui ont une population en meilleure santé.

Des programmes d’incitation, comme l’application de l’IRO aux communautés rurales et l’ajustement de l’indice pour inclure également les communautés francophones et les autres communautés à la recherche d’équité, assurent la reconnaissance de la complexité des soins qui doivent être pris en compte. Les gens racialisés, ceux qui ont des revenus plus faibles et ceux qui sont en mauvaise santé étaient parmi les personnes les moins susceptibles de déclarer avoir un fournisseur de soins primaires régulierii et ceux qui travaillent dans ces communautés se sentent souvent surchargés par le manque de soutien supplémentaire (y compris des médecins supplémentaires) pour aider à gérer les soins. Cela s’ajoute également au fait que le recrutement est très difficile dans ces collectivités et, lorsqu’il y a un poste de médecin de famille, ces dollars sont renvoyés au ministère pour être utilisés dans une autre partie de la province. L’allocation des ETP des médecins doit être examinée à l’échelle locale et un financement dédié doit être protégé pour ces communautés, en particulier en période de recrutement difficile. Il est trop difficile de demander le financement de nouveaux médecins après le retour de ces fonds.

De plus en plus de résidents s’intéressent à la responsabilité sociale et à la prestation de soins dans les communautés dans lesquelles ils ont grandi ou dans les communautés où les soins sont le plus nécessaires. Toutefois, sans rémunération concurentielle et sans mesure incitative à travailler dans les communautés où les soins sont plus complexes, il est très difficile de les attirer au travail, surtout que plusieurs d’entre eux doivent rembourser une importante dette de leur école de médecine. À mesure que la complexité de notre province continue de croître, nous avons besoin de plus de médecins qui travaillent dans ces types de modèles pour nous aider à aborder les besoins communautaires et fournir des soins de qualité supérieure.

#Implications :

L’OMA et le ministère doivent s’assurer qu’il y a une meilleure communication inclusive au sujet du modèle salarié. Même après des années d’avis au gouvernement, les modèles de paiement des salariés et des salariés mixtes ne sont toujours pas inclus comme modèle de paiement des soins primaires sur le site Web du ministère de la Santé ou dans ses communications — https://www.health.gov.on.ca/fr/pro/programs/pcpm/default.aspx. Il est impératif que l’OMA et le ministère reconnaissent explicitement les modèles salariés tout au long de l’ESM, dans la promotion des modèles et dans toute autre documentation pertinente.

L’OMA a fait de la médecine une priorité pour combler l’écart entre les sexes, reconnaissant que les femmes médecins sont plus susceptibles de travailler dans des spécialités moins bien rémunérées, comme la médecine familiale, la pédiatrie, la psychiatrie, l’obstétrique et la gynécologie. Se conformant à cette observation est le fait qu’il y a plus de femmes médecins de famille travaillant dans des modèles salariés de soins primaires et, à ce titre, sont plus susceptibles d’être moins payées que leurs collègues médecins masculins dans d’autres MIP. En juin 2022, l’OMA et le ministère ont promis des mesures pour atténuer l’écart de rémunération entre les sexes et l’un des premiers modèles de paiement qu’ils devraient examiner sont les modèles salariés de soins primaires régis par la communauté.

#Priorité no 2 : Fournir un soutien administratif supplémentaire pour s’assurer que les médecins de famille ont plus de temps de qualité à passer avec les patients afin qu’ils passent la majorité de leur temps à s’occuper de leurs patients et non à l’administration.

#Solutions ou proposition :

  • Créer un système d’aiguillage centralisé pour les soins spécialisés (à l’aide d’outils déjà existants comme eConsultation) où la spécialité souhaitée et la distance à laquelle le patient est prêt à se déplacer pour voir un spécialiste peuvent être spécifiées, afin que les patients puissent se déplacer pour voir un spécialiste en dehors de leur région d’origine, s’il est plus rapide de le faire.
  • Augmenter le financement de l’administration des soins primaires, y compris dans les modèles salariés, afin de permettre l’embauche de personnel administratif supplémentaire qui peut s’occuper du travail administratif non médical.
  • Simplifier, standardiser et intégrer des formulaires plus simples, plus courts et plus rationalisés dans le DME (demandes de DI et de laboratoire, formulaires d’assurance, programmes sociaux, prestations, etc.)
  • Améliorer les systèmes numériques désuets et intégrer les portails des patients — il est essentiel que le DME en soins primaires soit la principale source d’information sur la santé et le parcours social d’un patient et que tous les dossiers externes soient transmis au DME en temps opportun (et de manière lisible).

#Justification :

L’urgence est très réelle — l’enquête récente de l’Ontario College of Family Physicians (OCFP) en mai 2023 indique que 19 heures par semaine du temps des médecins de famille sont consacrées au travail administratif, ce qui représente 40 % de leur temps consacré à l’administration et non aux soins directs aux patients. Et pour plusieurs d’entre eux, remplir ces documents signifie prolonger leur journée de travail ou travailler durant les fins de semaine, ce qui affecte ensuite négativement l’équilibre travail-vie personnelle. Selon le dernier sondage national sur la santé des médecins de l’AMC, près de 60% des médecins ont déclaré que ce sont des problèmes qui contribuent directement à l’aggravation de la santé mentale.

Ce fardeau administratif entrave la capacité d’un médecin de famille à fournir des soins efficaces et opportuns à ses patients, contribuant au stress, à l’épuisement et à l’insatisfaction au sein de la profession. Et malgré le discours qui existe, selon lequel il ne s’agit pas d’un problème avec les modèles salariés de soins primaires étant donné la quantité de soutien qu’ils (que l’on perçoit qu’ils ont) ont, c’est un problème énorme pour les médecins salariés. Un médecin salarié à temps plein est rémunéré pour une semaine de travail de 35 à 40 heures — la charge de travail administrative est souvent prise en charge après ces heures et, comme tous les médecins de famille, il s’agit souvent d’un travail non rémunéré. Contrairement à d’autres fournisseurs de soins de santé salariés en soins de santé en équipe, certains médecins de famille ne peuvent pas prendre du temps pour compenser pour ce temps (autrement, les patients ne recevraient pas de soins) et ils ne sont pas payés non plus, ce qui entraîne une inégalité dans la façon dont les médecins de famille sont traités.

Il est essentiel que nous éliminions le fardeau administratif que ressentent les médecins de famille pour qu’ils puissent se concentrer sur la prestation de soins pour laquelle ils ont été formés — soit fournir d’excellents soins aux patients. Lorsqu’il est nécessaire d’effectuer des tâches administratives, il est important qu’un soutien adéquat soit fourni pour remplir les documents et effectuer le fardeau administratif.

Afin de libérer du temps pour offrir plus de soins aux patients, il faut ajouter davantage de soutien administratif comme des transcripteurs médicaux et des réceptionnistes médicaux supplémentaires à l’équipe. Les organisations salariées de soins primaires gèrent et financent également l’infrastructure informatique de toute l’équipe, y compris les médecins de famille, et n’ont pas vu leur budget de base augmenter depuis plus d’une décennie. À mesure que le fardeau administratif et la complexité des outils numériques augmentent, les organisations ne sont pas en mesure de trouver du financement dans le cadre de leurs budgets existants pour appuyer leurs médecins de famille et, par conséquent, cela entraîne l’épuisement et l’insatisfaction à l’égard du système.

Nous avons besoin que nos médecins de famille soient présents avec leurs patients lorsqu’ils les voient pour des soins cliniques, sans passer leur temps à un ordinateur pour consigner la visite. Le temps d’incorporer les transcriptions médicales dans les soins primaires est essentiel, en particulier pour les médecins de famille salariés qui prennent en charge les patients ayant des besoins complexes. Formé à la saisie et à la transcription des informations pertinentes de la rencontre entre le patient et le médecin en temps réel, les transcripteurs aident à gérer le flux de travail des médecins sur place. Et ils éliminent le besoin pour les médecins de famille de rester en dehors des heures de travail pour rattraper les tâches administratives, y compris consigner leurs rencontres avec leurs patients. Il est essentiel que le GTN de l’OMA aide à soutenir leurs collègues médecins de famille en négociant un financement pour le soutien administratif.

#Implications:

La recherche indique que les patients qui ne sont pas rattachés à des pratiques de soins primaires organisées en Ontario reçoivent des soins de moins bonne qualité, ce qui s’est élargi au fil du tempsv. Chaque partie du système de soins de santé touche les soins primaires et il devient de plus en plus difficile de libérer du temps pour fournir des soins directs aux patients. L’Ontario (et le Canada) sont confrontés à une pénurie massive de médecins de famille et si 40 % de leur temps est consacré à du travail non clinique, cela signifie que moins de patients seront vus. Cela signifie également que plus de médecins vont commencer à quitter la profession, car ils s’épuisent. Les médecins de famille des modèles salariés travaillent avec des patients ayant des besoins médicaux et sociaux complexes, de sorte que leur dossier est non seulement plus complet, mais ils doivent également naviguer dans un système de santé et social de plus en plus complexe pour que leurs patients aient accès à des soins spécialisés ou à d’autres soins communautaires. Cette situation est intenable.

#Priorité no 3 : En accord avec nos collègues du Conseil des soins de santé primaires autochtones (CSSPA), nous appuyons leur priorité visant à améliorer les résultats de santé des Autochtones en mettant l’accent sur la complexité et les maladies chroniques, ce qui comprend des efforts pour assurer un accès approprié à des soins sécuritaires et culturellement appropriés.

#Solutions:

  • Assurer la responsabilisation à l’égard de la formation en matière de sécurité culturelle autochtone et de l’inclusion des pratiques traditionnelles. L’Alliance appuie la recommandation du CSSPA selon laquelle le ministère et l’OMA financent la formation obligatoire en sécurité culturelle autochtone (SCA) pour les médecins pratiquant dans tous les modèles, en mettant l’accent sur l’introduction de responsabilités dans les contrats des modèles de médecine familiale, quel que soit le lieu de pratique.
  • En plus, l’Alliance appuie la demande du CSSPA pour que l’OMA améliore la sensibilisation de ses membres aux pratiques traditionnelles de guérison, qui devraient inclure des séances d’éducation continues, codirigées par le CSSPA et financées comme FMC, qui seront prises chaque année.
  • Aborder la complexité de la santé autochtone et les maladies chroniques en mettant en œuvre un code de complexité autochtone pour tous les soins primaires, quel que soit le modèle de pratique, pour les résultats obtenus en fonction des services admissibles fournis aux patients autochtones. On trouvera plus de détails sur cette recommandation dans la présentation du CSSPA au GTN de l’OMA.

#Justification :

  • La recommandation relative à la formation en SCA permettra de s’assurer que les patients qui peuvent être à la recherche de solutions en médecine traditionnelle et de médicaments occidentaux ne sont pas empêchés ou dissuadés de le faire. La formation sur la sécurité culturelle autochtone (SCA) aidera également les médecins à comprendre l’importance des pratiques traditionnelles et culturelles de santé et de bien-être autochtones. Cette formation, visée pour les praticiens, y compris les médecins, aidera à réduire le racisme et la discrimination souvent ressentis par les personnes autochtones qui cherchent des soins et veillera à ce que les soins soient fournis par le biais d’une perspective axée sur le patient, respectant ses choix et ses traditions.

#Implications:

  • La plupart des organisations membres de l’Alliance mettent déjà en œuvre une formation continue en SCA pour tous les membres de l’équipe de soins de santé et de soutien administratif, y compris les médecins de famille. L’Ontario, ayant la population autochtone la plus importante au Canada avec près de 375 000 personnes, compte seulement 23 % d’entre elles dans les réserves. Ceci signifie que la majorité vit et cherche des soins auprès d’autres intervenants du « grand public » du système de santé de la province. La formation obligatoire en SCA permet de s’assurer que l’OMA appuie la mesure en santé no 23 de la Commission de vérité et réconciliation du Canada : offrir une formation sur les compétences culturelles à tous les professionnels de la santé, ce qui fera en sorte que le ministère soit tenu responsable de respecter ses propres priorités relatives à la vérité et à la réconciliation avec la communauté autochtone.

#Soins virtuels

En décembre 2022, un nouveau cadre virtuel de soins est entré en vigueur en Ontario.

  1. En quoi le cadre de soins virtuel a-t-il eu une incidence sur votre groupe/organisation et les soins aux patients?

Au début de la pandémie de la COVID-19, nous avons vu les médecins de famille et les équipes de soins primaires évoluer rapidement pour fournir des soins à leurs patients en passant à des soins virtuels afin d’assurer des soins continus, tout en protégeant également le système de soins aigus s’il y avait eu un afflux de personnes diagnostiquées de la COVID-19. En 48 heures, le secteur des soins primaires est passé en mode virtuel, malgré l’absence de financement supplémentaire ou de changements au soutien de la gestion. Et bien que de nombreuses pratiques de soins primaires soient restées virtuelles pendant une longue période, les CSC, les EFSC et les SSPA ont veillé à ce que leurs portes soient ouvertes aux soins en personne, car ils savaient que tout le monde ne pouvait ou ne devrait pas être servi par des moyens numériques.

Avec l’introduction du cadre de soins virtuel à la fin de l’année dernière, cela ne vient pas sans certains défis. Bien que l’utilisation des outils numériques varie d’une province à l’autre, de nombreux médecins et patients ont ressenti certaines des répercussions plus générales.

Les nouvelles technologies et les innovations peuvent améliorer la productivité de notre système de soins de santé. Cependant, les technologies peuvent aussi exacerber les disparités entre les groupes de patients — sans les outils numériques nécessaires (à la fois le matériel et l’infrastructure), les patients qui vivent dans des communautés racialisées ou marginalisées.  Ceux qui sont mal logés pourraient ne pas avoir les outils ou les ressources nécessaires pour accéder aux soins dont ils ont besoin. Cela est particulièrement vrai dans de nombreuses pratiques cliniques où il y a maintenant un triage virtuel d’abord (en ligne, par téléphone) avant d’être en mesure d’accéder aux soins. Ainsi, les gens se retrouvent dans les salles d’urgence de l’hôpital s’ils n’ont pas les outils dont ils ont besoin.

 L’utilisation du téléphone était l’outil de soins virtuel le plus utilisé. Souvent dans les collectivités rurales et du Nord, un accès fiable à l’Internet et à la connexion à large bande présente encore des défis considérables. Les plans de données sont de plus en plus coûteux et il n’y a pas de subventions ni d’accès à des plans moins chers. Il continuera d’y avoir un écart plus large pour l’accès aux soins.

La province est aux prises avec une crise dans les soins primaires, car les patients qui sont orphelins viennent cogner à la porte de nos centres membres à la recherche de soins et de soutien. Nous espérons pouvoir offrir l’accès à des soins en équipe pour tous. Notre capacité actuelle ne nous permet pas de prendre en charge davantage de patients, mais nos médecins de famille et les infirmières praticiennes des modèles salariés sont actifs dans le soutien de soins pour les patients orphelins comme mesure à court terme jusqu’à ce qu’ils réussissent à trouver un nouveau fournisseur. Malheureusement, nous avons maintenant évolué vers des soins primaires virtuels pour les patients orphelins qui utilisent un modèle de « rémunération à l’utilisation » géré par de grandes entreprises comme Maple et Tia Health et qui ne travaillent pas à rattacher ces patients aux fournisseurs de soins de santé pour assurer la continuité et les soins complets. Des modèles innovants de collaboration, comme le Renfrew County Virtual Triage & Assessment Centre, pourrait aider à préserver et à étendre les soins aux patients orphelins tout en s’assurant que les patients ne paient pas de leur poche pour les soins.

  1. Y a-t-il des changements au cadre de soins virtuels que votre groupe/organisation souhaiterait voir aborder lors de cette série de négociations? Veuillez justifier ces changements et être aussi précis que possible.

De nombreux médecins entretiennent des relations de longue durée avec leurs patients et utilisent donc la messagerie sécurisée comme moyen de fournir des conseils simples — cette approche aux soins virtuels n’est pas incluse dans le cadre et doit être saisie dans les discussions futures.

Chaque nouveau changement apporté à la stratégie de santé numérique et de soins virtuels comporte également une courbe d’apprentissage et un coût. Pour citer l’un de nos médecins de famille : « des changements virtuels trop fréquents nécessitant une trop longue formation en ligne provoquant une surcharge virtuelle + un épuisement virtuel + des délais virtuels ». Nous devons garder cela à l’esprit si d’autres changements sont apportés aux soins numériques ou virtuels. Chaque fois qu’un nouvel outil numérique est mis en place, il est également coûteux. Comme nous l’avons mentionné ci-dessus, nos centres membres n’ont pas vu leur budget de base augmenter depuis des années et le financement de tous ces nouveaux outils est prohibitif. Si nous voulons nous assurer que nous soutenons nos médecins de famille, nous devons également nous assurer que les organisations dans lesquelles travaillent les médecins salariés sont également soutenues et financées afin qu’elles puissent fournir les outils nécessaires.

#Soins primaires et/ou soins spécialisés

Y a-t-il des priorités liées aux soins primaires et/ou aux soins spécialisés que votre groupe/organisation souhaiterait voir aborder lors de cette série de négociations?

  1. Priorités liées aux soins primaires

Les soins primaires sont au cœur d’une crise de capacité — les résultats de l’enquête nationale qui fait autorité Nossoins estiment qu’un Canadien sur cinq, soit 6,5 millions de personnes, n’a pas de médecin de famille ni d’infirmière praticienne. De ce nombre, moins d’adultes racialisés, ayant moins de revenus et qui sont en mauvaise santé ont déclaré avoir un médecin de famille ou une infirmière praticienne. Le Service canadien de jumelage des résidents (CaRMS) indique que 100 postes en médecine familiale n’ont pas été pourvus en 2023, une tendance qui a été observée au cours des dernières années. En fin de compte, cela montre que les étudiants en médecine ne choisissent pas la résidence en médecine familiale comme leur premier choix. Bien que ces postes puissent être pourvus par des diplômés internationaux en médecine (DIM), nous savons également que bon nombre des nouveaux diplômés ne souhaitent pas pratiquer des soins primaires complets et qu’ils veulent occuper d’autres postes qui leur donnent un équilibre entre le travail et la vie privée, comme le travail en milieu hospitalier, le travail spécialisé et/ou les postes de suppléance. Il est impératif que nous travaillions tous ensemble pour recruter plus de résidents en médecine pour travailler en soins primaires complets en reconnaissant leur travail, le choix du modèle dans lequel ils veulent travailler et qu’ils soient entourés par une équipe avec laquelle ils peuvent collaborer.

Autres priorités liées aux soins primaires que nous aimerions également suggérer :

  • Inscription de patients à des infirmières praticiennes — nous comprenons que l’OMA travaille de concert avec le ministère pour étudier la façon d’inscrire des patients à des infirmières praticiennes dans la province et nous apprécions votre soutien continu dans ce domaine. Les infirmières praticiennes des CSC et des SSPA sont les MRP avec des charges de cas substantielles. Comme nous le voyons, les défis de capacité dans le secteur continuent, et l’inscription des patients aux MRP, comme les infirmières praticiennes, fournira à la province une gamme de fournisseurs de soins de santé qui peuvent exercer pleinement leurs compétences et combler une lacune indispensable à l’accès aux soins.
  • Les patients ayant une complexité sont souvent atteints de multiples maladies chroniques, qui nécessitent une prise en charge continue par un médecin de famille et, souvent, par un éventail d’autres fournisseurs de soins de santé. Une démarche vers la reconnaissance des cas complexes est bienvenue et constituera un excellent outil de planification pour identifier les soutiens supplémentaires nécessaires dans une population de patients. Nous comprenons que l’OMA a travaillé sur les modificateurs de complexité en ce qui concerne la rémunération des médecins — nos membres voient des cas complexes dans le domaine social et de la santé chaque jour et le mouvement vers la reconnaissance des cas complexes est bienvenu et soutenu. L’Alliance possède beaucoup de données et de leçons apprises sur la gestion de la complexité et souhaiterait avoir l’occasion de travailler en partenariat avec l’OMA à ce sujet.
  • Nous devons améliorer nos systèmes informatiques afin qu’ils soient des dossiers médicaux entièrement intégrés qui sont interopérables, interrogeables et qui offrent une vision holistique de la santé et des soins sociaux d’un patient.  Le système actuel qui est divisé en plusieurs systèmes vaguement nommés qui font une partie d’un travail, mais pas l’autre, devient extrêmement frustrant et mène à des diagnostics manqués, des investigations manquées, des suivis manqués, etc. Le système actuel conduit à des périodes de travail importantes consacrées à accomplir une tâche donnée plutôt que de fournir des soins aux patients.

2. Priorités liées aux soins spécialisés

La relation entre les soins primaires et les soins spécialisés est extrêmement critique et importante pour assurer une prise en charge sans heurts des patients. Toutefois, nos membres constatent une fragmentation croissante entre les soins primaires et les soins spécialisés, ce qui entraîne une augmentation du fardeau administratif et de la frustration :

  • Comme nous l’avons vu plus haut, en réduisant le fardeau administratif des soins primaires, il est nécessaire d’avoir un système d’aiguillage centralisé pour les différents spécialistes sur une base régionale qui note également les temps d’attente. Cela évitera d’avoir à envoyer plusieurs références dans l’espoir de trouver un médecin spécialiste qui accepte et réduira le besoin d’envoyer plusieurs consultations de référence (ce qui augmente également le fardeau administratif).
  • Une meilleure compréhension des champs d’application et des responsabilités du travail — les médecins de famille ont besoin de spécialistes pour travailler avec eux dans les soins aux patients (et vice versa) et ne devraient pas dépendre du fait que les médecins de famille doivent faire du travail supplémentaire pour fournir des soins aux patients (p. ex., références à de courts intervalles, formulaires ou portails distincts pour les recommandations, suivi des recommandations encore télécopiées durant les temps d’attente, ne pas envoyer de notes de consultation en temps opportun). Nous voyons également de plus en plus de patients obtenir leur congé des spécialistes pour être transférés à des médecins de famille après leur sortie afin que ces derniers gèrent les soins post-chirurgicaux, comme les sutures/l’enlèvement des agrafes ou d’autres tâches, sans accès facile aux conseils pour les prochaines étapes.
  • Il doit y avoir une responsabilité pour les spécialistes qui font leur propre travail administratif et qui suivent les nouvelles directives pour répondre aux recommandations, telles qu’elles ont été notées par l’Ordre des médecins et chirurgiens de l’Ontario. Ils doivent également faire tout leur possible pour connaître le patient qui leur a été confié et réaliser leurs propres examens physiques, d’autant plus qu’une recommandation vers un spécialiste peut être l’un des moments les plus effrayants de la vie d’un patient.
  • Il est souvent difficile de diriger les patients ayant des complexités vers des spécialistes — lorsque le patient est jugé trop complexe, le spécialiste refuse d’accepter la recommandation. Dans certaines régions de la province, cela peut s’avérer difficile, car les options disponibles pour les patients sont limitées. Cela force les patients à devoir parcourir de grandes distances pour avoir accès à des soins et ces derniers n’obtiendront peut-être pas les soins spécialisés dont ils ont besoin.

#Défis de recrutement et de rétention

Votre groupe/organisation rencontre-t-il des difficultés de recrutement/rétention? Si oui, veuillez décrire.

Comme toutes les composantes du système de soins de santé, les soins primaires font face à d’intenses défis de recrutement et de rétention. Les salaires en soins primaires n’ont jamais suivi le coût de la vie et les postes vacants dans nos centres n’ont jamais été plus élevés, en particulier parce que nous perdons continuellement des professionnels hautement qualifiés pour le secteur des soins aigus. L’approbation récente du projet de loi 60, votre Loi de 2023 sur la santé, présente un défi puisque nous prévoyons voir des fournisseurs de soins de santé, y compris des médecins de famille, accepter des postes dans ces établissements privés de chirurgie et de diagnostic. Il est essentiel que nous n’érodions pas les ressources humaines déjà fragiles en soins de santé primaires en perdant des fournisseurs pour cette approche alternative des soins.

Le Canada est un pays diversifié et nous accueillerons beaucoup plus d’immigrants dans ce pays au cours de la prochaine décennie. Nous disposons déjà d’une main-d’œuvre en soins de santé qui ne reflète pas toujours la population. À l’avenir, il est donc essentiel pour le recrutement de nouveaux médecins de famille que nous recrutions activement dans les communautés ayant les besoins les plus élevés (en particulier les communautés autochtones et noires). Inciter les médecins de famille à pratiquer dans les communautés dans lesquelles ils ont grandi pourrait se faire en offrant davantage de subventions des écoles de médecine et en leur fournissant un poste salarié dans une organisation de soins primaires. Cela permettra de s’assurer qu’ils n’auraient pas à se soucier des frais généraux et qu’ils sont immédiatement entourés d’une équipe de fournisseurs de soins de santé qui travaillent en collaboration pour offrir des soins aux plus marginalisés. Beaucoup de CSC, d’EFSC et de SSPA se trouvent dans des collectivités où les besoins en matière de soins sociaux et de santé sont plus importants et où il devrait y avoir un effort plus concerté pour augmenter le nombre de médecins de famille qui y travaillent. Cela comprend également les médecins francophones — nous sommes un pays bilingue et trouver des médecins francophones qui travaillent dans les communautés francophones devient de plus en plus difficile. Il faut aussi un effort concerté pour s’assurer que les écoles de médecine acceptent des candidats bilingues afin qu’ils puissent pratiquer non seulement dans les communautés francophones, mais aussi partout où il y a des Ontariennes et Ontariens francophones.

#Priorités du ministère de la Santé

Y a-t-il des priorités du ministère de la Santé que vous connaissez et qui correspondent à vos intérêts ou affectent les intérêts de votre groupe/organisation?

#Soins dispensés en équipe pour tous

En partenariat avec nos collègues de Primary Care Collaborative (PCC), nous croyons fermement que chaque Ontarien et Ontarienne mérite d’avoir accès à des soins dispensés en équipe. L’annonce récente du budget de 2023 de l’Ontario de 30 millions de dollars visant à créer jusqu’à 18 équipes interprofessionnelles nouvelles ou élargies est un bon point de départ et il sera essentiel que les collectivités qui reçoivent ce financement soient celles qui ont des besoins élevés. Nous allons continuer à encourager le ministère à travailler avec le PCC pour appuyer le déploiement de ce financement afin de s’assurer que les personnes qui ont le plus besoin de soins en reçoivent.

Toutefois, nous savons aussi que le gouvernement fédéral est très intéressé à ce que chaque Canadien ait accès à un médecin de famille ou à une équipe de soins primaires. Depuis des décennies, nous travaillons avec nos partenaires pour promouvoir l’expansion des soins dispensés en équipe pour tous ceux et celles qui en ont besoin. Actuellement, seulement 25 % des Ontariens ont accès à une équipe (et cela inclut aussi les médecins) et avec les besoins de plus en plus complexes de la population vieillissante de patients de l’Ontario, et des répercussions résiduelles de la COVID-19, nous devons nous assurer que chaque Ontarien et Ontarienne ait accès à une équipe interprofessionnelle s’il (elle) en a besoin. Nous savons que les médecins de famille auraient besoin de 26,7 heures par jour pour fournir des soins complets aux patients — évidemment, ce n’est pas possible. Avec une équipe, cela peut être réduit à 9,3 heures par jour pour s’assurer que les patients obtiennent les soins dont ils ont besoin. Et en poussant pour un plus grand équilibre travail/vie personnelle, ces patients et les médecins de famille qui les soutiennent bénéficieraient des soins d’un modèle salarié de soins primaires.

Avant l’introduction des équipes de santé de l’Ontario, les membres de l’Alliance travaillaient déjà à aider les médecins qui ne faisaient pas partie d’une équipe et qui avaient des difficultés à gérer les besoins complexes des patients qui passent par leurs cliniques. Grâce au succès de notre initiative de soins dispensés en équipe, un certain nombre de CSC et d’EFSC ont réuni des équipes de soins médicaux et sociaux pour les utilisateurs de soins de santé qui en ont le plus besoin, formant des partenariats solides avec des médecins non affiliés au sein de leurs communautés. Cela s’harmonise aussi très fortement avec la recommandation de la prescription pour l’Ontario de l’OMA : Plan en 5 points des médecins pour de meilleurs soins de santé selon laquelle chaque patient doit avoir accès à une équipe.

Les membres de l’Alliance possèdent beaucoup d’expérience dans les soins interprofessionnels dispensés en équipe, surtout pour ceux qui en ont le plus besoin. Nous sommes impatients de travailler avec le ministère pour nous assurer que l’expansion des soins primaires interprofessionnels se fait dans une perspective d’équité en matière de santé et que les modèles salariés de soins sont inclus dans cette expansion et dans toutes les expansions futures.

#Crise en santé mentale et dépendances

Nous avons entendu nos médecins de famille et nos centres membres dire que la santé mentale et les dépendances sont le plus grand défi pour eux — il n’y a pas assez de ressources pour soutenir les patients et les listes d’attente pour le soutien communautaire sont trop longues. Nous devons voir des mesures de soutien en matière de santé mentale et de dépendances intégrées aux soins primaires afin de mieux assurer la continuité des soins aux patients.

Au cours de cette pandémie, nous avons constaté une augmentation des surdoses d’opioïdes et une augmentation de la dépendance à l’alcool, au tabagisme et au cannabis, car les gens utilisaient ces substances comme mécanisme d’adaptation pour faire face à leur anxiété liée à la pandémie. Les centres membres de l’Alliance ont été en première ligne de la réduction des méfaits et de la mise en place de programmes d’approvisionnement sécuritaires pour lutter contre l’empoisonnement aux drogues.

Nous avons également vu que les prestataires de soins de santé se sentent impuissants face au manque de soutien pour leurs patients et pour eux-mêmes. Nous avons besoin aujourd’hui d’un plan sur la façon de gérer cette vague massive de problèmes de santé mentale et de dépendances, non seulement chez les patients, mais aussi avec nos médecins de famille et tous les fournisseurs de soins de santé.

#Moderniser les soins à domicile et en milieu communautaire

La coordination exhaustive des soins est une dimension clé de la qualité des soins primaires axés sur le patient, et il est essentiel d’assurer des transitions en douceur entre les établissements et entre les prestataires. La coordination de soins efficaces permet de réduire le travail en double, facilite un meilleur accès, contribue à une meilleure valeur ajoutée en réduisant les coûts et, surtout, améliore l’expérience des patients. Elle assure la continuité des soins, quel que soit le milieu, y compris à domicile et dans la collectivité, à l’hôpital, dans les soins de longue durée et assure que les soins primaires soient dispensés en équipe.

L’intégration des coordonnateurs des soins à domicile et en milieu communautaire dans nos centres membres s’est traduite en améliorations et l’Alliance se réjouit de l’occasion de travailler avec le ministère pour diffuser cette approche dans l’ensemble de la province.

#Prescription sociale

Au fur et à mesure que les cas complexes augmentent, il en va de même pour la nécessité de solutions comme la connectivité sociale. L’isolement social a été mis en évidence pendant cette pandémie comme un facteur qui a accru les sentiments de solitude, d’anxiété et de dépression. Nous savons que 80 à 90 % de notre bien-être est déterminé par des facteurs extérieurs au système de soins de santé généralix et une façon de s’attaquer à ces facteurs est par la prescription sociale.

La prescription sociale est une façon intégrée et rationalisée de soutenir la santé et le bien-être des patients en abordant les déterminants sociaux de la santé, en particulier le besoin de connectivité socialex. Il s’agit d’une voie structurée pour orienter les gens vers une gamme de services non cliniques, qui vise à aborder les besoins des individus de manière holistique. La voie implique une prescription sociale d’un fournisseur de soins primaires, comme un médecin de famille, qui aiguille les patients vers un navigateur qui les connecte à une suite de soutien social et communautaire établi à partir des actifs de la communauté.

L’Alliance a été un chef de file en matière de prescription sociale au pays et a récemment reçu une subvention de financement substantielle de l’Agence de la santé publique du Canada pour diffuser le travail, en particulier pour ceux et celles qui font face à des défis disproportionnés en raison de la discrimination, de leur statut socio-économique ou de l’exclusion sociale. Il est temps de tirer parti de nos apprentissages et de mettre en place un programme provincial de prescription sociale qui reconnaît la nécessité de soutenir chaque Ontarien et Ontarienne dans son parcours de santé et de vie sociale. Nous serions heureux de travailler à la fois avec l’OMA et le ministère afin de concevoir une approche qui permettrait de diffuser la prescription sociale, ce qui aiderait à soutenir tous les médecins de la province.

#Autres commentaires

Avez-vous d’autres commentaires à partager avec le Groupe de travail de négociations?

Dans le mémoire fourni par le CSSPA, il demande respectueusement que les membres du Groupe de travail de négociations de l’OMA appliquent une perspective d’équité en matière de santé et de lutte contre le racisme lorsqu’ils entreprennent ces consultations et les négociations futures. Ceci est conforme à la prescription pour l’Ontario de l’OMA : Plan en 5 points des médecins pour de meilleurs soins de santé qui exige ce qui suit : « la planification des soins de santé doit toujours se faire selon une perspective d’équité, et d’une manière culturellement sensible qui élimine les barrières pour les personnes marginalisées, en particulier les communautés autochtones racialisées et les communautés LGBTQIA2S+, et celles dont la langue maternelle n’est pas l’anglais ». L’Alliance appuie ce commentaire et encourage le GTN à s’assurer qu’il y ait aussi une perspective d’équité en matière de santé prise au cours des négociations à venir.

#Informations supplémentaires

Toute information supplémentaire que vous aimeriez partager avec le GTN qui ne fait pas partie du questionnaire.

L’Alliance a subi un renouvellement de plan stratégique avec nos membres l’an dernier, où nous avons affirmé nos valeurs en tant qu’organisation, des valeurs qui représentent les communautés dans lesquelles nous vivons tous et les personnes que nous servons :

  • Équité en santé : Nous préconisons des politiques et des interventions qui visent à lutter contre la discrimination et l’oppression dans le but d’éradiquer les inégalités sociales et les inconvénients s’y rattachant pour ainsi réduire les écarts quant aux résultats en santé.
  • Leadership : Nous croyons qu’il faut remettre en cause le statu quo avec intégrité et transparence, tout en travaillant sans relâche dans l’amélioration de la qualité et en promouvant l’innovation du système.
  • Collaboration : Nous pensons que l’union fait la force, et nous souscrivons à l’engagement, à la collaboration et aux partenariats dans le but de susciter le changement.
  • Connaissances : Nous nous appuyons sur des données qui sont probantes, de nature sociodémographique et fondées sur la race. Pour approfondir nos connaissances, nous faisons preuve de respect et cherchons et adoptons diverses manières d’acquérir de l’information tout en apprenant de celles-ci et d’expériences vécues.
  • Auto-détermination : Nous croyons que les personnes et les communautés ont le droit de prendre des décisions éclairées concernant leur santé et leur bien-être.

Notre plan stratégique de 2022-2027 met l’accent sur l’énorme impact que nos membres ont sur l’amélioration de l’équité en santé en Ontario, tout en préconisant continuellement de faire des soins primaires le fondement d’un système de santé intégré. Nous invitons les membres du GTN de l’OMA à lire notre plan complet et à continuer à travailler en partenariat pour construire un système de santé équitable et durable pour les générations futures.

#Coordonnées

Les questions ou commentaires en lien avec cette présentation peuvent être adressés à : 
Sarah Hobbs
Chef de la direction
Courriel : sarah.hobbs@allianceon.org Téléphone : 416-236-2539, poste 226

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le Jeudi 15 Juin 2023