La Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, connue également sous le nom de « Journée du chandail orange », est un moment au Canada pour faire une pause, réfléchir et favoriser un dialogue ouvert et honnête sur les questions autochtones. C’est l’occasion de réfléchir au travail accompli, et à celui en cours et à venir pour la réconciliation entre les Canadiennes et Canadiens et les peuples autochtones. Il est important de souligner cette journée par des cérémonies communes, des discussions et le renouvellement des engagements. Mais nous ne pouvons pas et ne devons pas nous arrêter là!
Quelle est la vérité en ce qui concerne l’histoire coloniale du Canada? Une vérité commune est nécessaire pour établir une voie vers la réconciliation. La prise de conscience récente des atrocités dans les pensionnats autochtones, de la rafle des années soixante et des femmes et filles autochtones disparues et assassinées a été douloureuse, mais nécessaire. Nous devons poursuivre ces efforts en créant des espaces de guérison pour les communautés et les peuples autochtones. Nous faisons ceci en permettant aux Canadiennes et Canadiens de mieux comprendre les structures telles que les services policiers, les systèmes de services sociaux et de soins de santé, et les systèmes de gouvernance, qui perpétuent les principes coloniaux et la violence des traumatismes intergénérationnels.
En avançant sur le parcours de la vérité, nous pouvons discerner les actions nécessaires vers la réconciliation et un avenir différent pour les générations présentes et futures, autochtones et non autochtones. Seule la vérité peut nous guider vers les actions pour tracer un avenir différent. Et ces actions, celles nécessaires pour guérir de la violence coloniale et y mettre fin sont plus évidentes que jamais.
Le travail de réconciliation consiste à promouvoir l’autonomie et l’autodétermination des structures et des systèmes de la société autochtone. Il vise également à revitaliser et à réaffirmer les droits linguistiques, fonciers et de la personne des peuples autochtones au sein des structures juridiques existantes au Canada. Il est aussi nécessaire d’imaginer et de construire de nouvelles relations entre individus, entre des groupes et des organisations communautaires, et entre les gouvernements et les nations et peuples autochtones. Il est également important d’établir des alliances pour perturber et démanteler la culture, les lois et les politiques coloniales du Canada.
Les membres de l’Alliance ont pris plusieurs mesures au cours de l’année écoulée, notamment l’adoption d’une résolution mise à jour intitulée « La santé des Autochtones entre les mains des Autochtones » lors de l’assemblée générale annuelle de 2023. Cette résolution appelle à la création d’environnements plus sécuritaires pour les peuples autochtones en intégrant les recommandations de la ressource Ne’iikaanigaana « All My Relations ». Elle réaffirme également l’engagement de l’Alliance envers l’équité en santé et la réconciliation, en veillant à ce que tous les membres des conseils d’administration communautaires et le personnel des organisations de santé reçoivent une formation sur la sécurité culturelle autochtone.
Cette semaine, l’Alliance a signé un nouvel accord avec le Conseil autochtone des soins de santé primaires (Indigenous Primary Health Care Council—IPHCC) pour renforcer les liens entre leurs organisations et leurs membres, dont certains sont membres des deux organisations. Ce partenariat, le résultat d’une démarche intentionnelle menée par des leaders autochtones et non autochtones, vise à promouvoir l’autonomie et l’autodétermination autochtones en matière de soins de santé. Il s’agit d’une étape clé pour l’Alliance cette année, en collaboration avec l’IPHCC. Son but est de promouvoir la santé des Autochtones entre les mains des Autochtones et façonner nos organisations respectives afin de progresser dans la mise en œuvre des 94 appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada. Nous cherchons notamment à défendre les droits et à établir des politiques solides pour appuyer la création de systèmes de santé dirigés par les Autochtones, permettant ainsi aux peuples autochtones d’atteindre le meilleur état de santé et de bien-être possible au Canada.
Le progrès n’est pas linéaire. Nous ne pouvons l’ignorer! Le racisme anti-autochtone persiste au sein du secteur des soins de santé, d’autres secteurs et de la société canadienne, ce qui pose d’importants défis. Les traumatismes intergénérationnels continuent à détériorer le tissu social. L’inaction des gouvernements, y compris le gouvernement fédéral, en ce qui concerne l’accès à l’eau potable dans de nombreuses communautés et les revendications territoriales, entrave notre progression collective vers la réconciliation.
Cependant, nous ne sommes pas impuissants et ne devons pas feindre l’ignorance. En reconnaissant la vérité et en agissant avec amour et compassion, et en ayant soif de justice, nous pouvons construire un avenir réconcilié. Il nous incombe, comme individus et dans nos organisations, de cheminer ensemble sur cette voie, même lorsque cela s’avère difficile. Nous vous souhaitons une journée enrichissante qui inspire des actions en faveur de la réconciliation.