SHAI participants

Les immigrants viennent au Canada en quête d’une vie meilleure, mais dans de nombreux cas, leur état de santé empire. Selon un rapport de la santé publique de Toronto qui remonte à 2011, quand ils arrivent au Canada la plupart des nouveaux arrivants sont en meilleure santé que les résidents nés au Canada, mais au fil du temps, les nouveaux arrivants perdent cet avantage alors que leur santé décline. Parfois, les raisons de cette perte sont évidentes : l’incapacité de se procurer des aliments sains ou un logement décent. Toutefois, le rapport souligne également d’autres facteurs : le fait que de nombreux nouveaux arrivants se sentent marginalisés et ont l’impression de ne pas faire partie des communautés où ils se sont installés. Trop souvent, ils sont victimes de discrimination. Cela nuit à leur santé mentale et les empêche d’accéder aux services de santé et aux services sociaux. Les barrières linguistiques accentuent le sentiment d’isolement. Dans de nombreux cas, les nouveaux arrivants ont perdu les réseaux de soutien familial et social qui les ont aidés dans les moments difficiles dans leur pays d’origine. 

Pour créer plus de collectivités tissées serré et bienveillantes qui favorisent la santé des nouveaux arrivants, les centres de santé communautaire de Riverdale-Sud ont lancé en 2013 un programme de trois ans intitulé l’Initiative de maintien de l’avantage en matière de santé (SHAI), dans trois quartiers aux besoins élevés, mais sous-desservis de Toronto : Thorncliffe Park, Pape-Cosburn et Blake-Jones. Ce programme est une initiative dirigée par les pairs, et financée par la Fondation Trillium. Les nouveaux arrivants chinois, sud-asiatiques, caribéens, africains, sud-est asiatiques, asiatiques occidentaux et philippins comptent pour une grande partie de la population dans ces quartiers. 

« Nous nous efforçons d’améliorer la vitalité communautaire et le sentiment d’appartenance des gens. Cela passe par la création de collectivités actives et inclusives avec des réseaux et des relations qui aident les gens à s’épanouir et à jouir d’une meilleure santé », explique le directeur du programme, Andrew Omurangi. 

Il précise que dans ces trois quartiers, la santé des nouveaux arrivants est un enjeu parce que les gens se sentent exclus et isolés. Promouvoir la confiance est essentiel et par conséquent le projet collabore avec les membres de la communauté pour faire en sorte qu’ils se sentent connectés de la manière possible. Toutes les initiatives visent à promouvoir une bonne santé tout en favorisant la vitalité communautaire et le sentiment d’appartenance. On offre notamment des ateliers sur la conduite d’un vélo, ainsi que l’accès à des vélos gratuits, des promenades de groupe éducatives et d’aventure à travers les quartiers, et des séances de formation sur la façon de lire les étiquettes des aliments et d’utiliser les produits de nettoyage ménagers. Les participants se réunissent pour des activités sociales et échangent des renseignements à propos de ce qu’ils découvrent au sujet de leur nouveau pays. 

« Je suis plus heureuse parce que je connais mieux mes voisins », nous confie Parveen Akhtar, qui est arrivée à Toronto en provenance du Pakistan il y a trois ans et qui participe à un large éventail d’activités du SHAI. « Et mon estime personnelle s’est aussi beaucoup améliorée. » 

Parveen profite pleinement des nombreuses composantes du programme qui l’aident à cheminer dans sa nouvelle vie au Canada le plus sainement possible. « J’ai appris à faire du vélo. Je fais de bons achats d’aliments et je lis attentivement les étiquettes des aliments. J’ai aussi appris comment accéder à tous les services au CSC de Riverdale-Sud comme le travailleur social, les infirmières, les médecins, l’examen de la vue pour les personnes atteintes de diabète et les services de soutien post-partum auxquels mes amies participent. »

Fort de son succès, le CSC de Riverdale-Sud entend poursuivre le SHAI pendant de nombreuses années et prévoit utiliser l’Indice canadien du mieux-être pour guider et évaluer ses efforts. L’indice est un cadre complet de mesure conçu pour évaluer les progrès accomplis dans les domaines qui touchent à la qualité de vie, y compris la vitalité communautaire.

« La vitalité communautaire et le sentiment d’appartenance jouent un rôle considérable pour influencer la santé des gens. C’est pourquoi notre centre de santé communautaire applique une approche concertée et rigoureuse pour évaluer et améliorer nos efforts visant à assurer que les nouveaux arrivants se sentent connectés et acceptés dans leur nouveau pays », conclut Andrew Omurangi.

Le CSC de Riverdale-Sud est l’un des 75 centres de santé communautaire de l’Ontario. Consolider la vitalité communautaire et le sentiment d’appartenance des gens est un principe fondamental d’un modèle holistique global. Pour cette raison, les centres de santé communautaires offrent des services médicaux alliés à des activités de promotion de la santé et de développement communautaire.

le Mardi 22 Septembre 2015