Le 4 décembre, le gouvernement de l’Ontario a adopté la Loi visant à accroître la sécurité dans les rues et à renforcer les collectivités. Cette loi entraînera la fermeture permanente de services vitaux de consommation supervisée dans des collectivités partout en Ontario. En même temps, le gouvernement retire de son nouveau modèle de soins des outils essentiels pour la réduction des méfaits, qui aident à sauver des vies, à garder les seringues usagées hors de nos rues et à permettre aux gens d’accéder aux services de santé mentale et de toxicomanie.

L’Alliance pour des communautés en santé et ses membres du secteur des soins de santé primaires sont déçus de cette orientation politique. Des experts en soins de santé ainsi que le vérificateur général de l’Ontario sont d’accord : cette approche entraînera une augmentation des pertes de vie. Selon sa propre analyse, le ministère ontarien de la Santé prévoit que la nouvelle politique du gouvernement engendrera une hausse significative du nombre de décès et d’hospitalisations dus à des surdoses, un plus grand nombre de seringues jetées dans les lieux publics, une augmentation de la consommation de drogues en public, une hausse de l’utilisation des services d’urgence, ainsi qu’une pression accrue sur notre système de santé et sur nos services d’urgence. 

Il ne fait aucun doute que nous devons faire davantage en Ontario pour combattre l’escalade de la crise des drogues et de ses répercussions sur les individus et les collectivités. Nous voulons collaborer avec le premier ministre Ford, la ministre Jones et d’autres membres du gouvernement afin d’améliorer la qualité de vie des Ontariens souffrant de maladie mentale ou de dépendance. Mais pour que ce travail collectif soit véritablement couronné de succès et transformateur, les Ontariens doivent avoir accès à plus de services, incluant des outils de réduction des méfaits.

Le modèle de « Carrefours d’aide aux sans-abri et de lutte contre les dépendances » proposé par le gouvernement est prometteur pour aider à régler la crise. Cependant, ce modèle doit inclure l’ensemble du continuum des services de traitement de la toxicomanie, notamment la réduction des méfaits, les services de consommation supervisée, ainsi que la sensibilisation dans la rue. Ainsi, il sera possible d’atteindre les objectifs visant à sauver des vies et à améliorer la sécurité des collectivités. L’Alliance demande au gouvernement d’augmenter le nombre de carrefours proposés dans le cadre du nouveau programme et d’élargir les services qu’ils offrent. 

Pour faire face à l’ampleur de la crise des drogues toxiques en Ontario, nous devons avoir recours à des approches et des outils éprouvés et fondés sur des données probantes, faute de quoi nous serons voués à l’échec. Il n’est pas trop tard pour que le gouvernement adopte une approche empreinte de compassion et réaliste afin d’aider les Ontariennes et Ontariens ayant un problème de dépendance. La vie et les collectivités des Ontariens en dépendent.

le Lundi 9 Décembre 2024