L’hon. Doug Ford, Premier ministre de l’Ontario L’hon. Christine Elliott, Vice-première ministre et Ministre de la Santé Dr David Williams, Médecin hygiéniste en chef Matt Anderson, Président-directeur général, Santé Ontario
Nous sommes profondément préoccupés par la stratégie de dépistage de la COVID-19 de l’Ontario. Au fur et à mesure que la deuxième vague progresse, les cas de COVID augmentent à nouveau. Les collectivités partout dans la province signalent de longs temps d’attente pour le dépistage. À Toronto et à Ottawa, les gens attendent jusqu’à 6 heures pour un test de dépistage. Dans les cas plus graves, les tests sont totalement inaccessibles aux populations et communautés très marginalisées et à risque. Nous avons besoin de stratégies de dépistage qui fonctionnent pour tout le monde ; une approche unique ne fonctionnera pas pour toutes les communautés.
La province a déjà indiqué que des stratégies de dépistage sont envisagées localement par les bureaux régionaux de Santé Ontario en collaboration avec les bureaux de santé publique locaux pour s’assurer qu’il existe des points d’accès appropriés. Cela suggère que des approches à plusieurs volets sont nécessaires. Nous ne pouvons pas nous fier uniquement aux centres d’évaluation qui se trouvent aux hôpitaux et l'élargissement du dépistage aux pharmacies ne réglera pas tous les obstacles à l'accès pour toutes les communautés. Notre stratégie de dépistage doit tirer parti des centres d’évaluation, rendre les tests mobiles disponibles et étendre le dépistage mené par la communauté dans les communautés les plus affectées et dans les communautés où aucun dépistage n’est disponible. Nous constatons que des tests payants surgissent, de sorte que ceux qui peuvent se permettre de sauter de longues files d’attente de dépistage peuvent payer 400 $ pour un test à domicile, tandis que les travailleurs précaires ne peuvent pas s’absenter du travail pour faire de longues files d’attente. Les communautés stigmatisées craignent la discrimination dans le courant dominant, l’environnement de dépistage et les communautés diverses ne reçoivent pas de messages culturellement appropriés sur les mesures de santé publique et sur le dépistage. Cela renforcit des inégalités. Le dépistage, les soins et le traitement doivent être accessibles à tous ceux qui en ont besoin, en temps opportun.
Les initiatives de dépistage mené par la communauté ne peuvent pas être un projet unique. Ce type de dépistage essentiel doit faire partie d’une stratégie permanente pour atteindre les communautés les plus durement touchées par la COVID-19. Voici à quoi ressemble la stratégie actuelle de test COVID-19 :
- Les personnes malades qui se rendent en autobus au centre d’évaluation parce qu’elles ne peuvent pas passer le test près de chez elles.
- Les travailleurs qui prennent une journée entière pour faire la queue ou qui ne passent pas le test parce qu’ils ne peuvent pas obtenir congé.
- Les parents qui ne se font pas tester parce qu’ils ne peuvent pas laisser leurs enfants à la maison.
- Les ainés qui ne se font pas tester, car ils ne peuvent pas faire la queue pendant des heures.
- Nous voisins qui ne se font pas tester parce qu’elles ne peuvent pas s’isoler.
- Les gens qui tombent malades parce que leur entourage n’a pas pu se faire tester.
Dans certains quartiers de Toronto, les fournisseurs de soins de santé ont travaillé ensemble pour développer des solutions qui fonctionnent pour leurs communautés durement touchées. Ils ont développé des tests ciblés et une campagne de sensibilisation dans les quartiers les plus touchés par la COVID-19. Il fut démontré que ces modèles répondent aux besoins et aux expériences locaux, combattent la stigmatisation et la désinformation sur la COVID-19, renforcent la confiance parmi les personnes qui ont connu la marginalisation, l’exclusion ou le racisme dans des contextes traditionnels, et apportent des tests aux communautés durement touchées, éliminant ainsi le besoin pour les gens de voyager de longues distances pour accéder au dépistage. Ils ont également formé et travaillé avec des travailleurs de proximité de ces communautés pour mobiliser les populations. Malgré leur efficacité, la province n’a pas pris d’engagements financiers pour intensifier le dépistage mené par la communauté et la réponse contre la COVID-19 d’une manière durable pour toutes les communautés qui en ont besoin. Nous exhortons la province à agir maintenant pour étendre les approches publiques et communautaires qui seront accessibles à plus de gens.
L’Ontario doit agir maintenant pour :
- donner la priorité au dépistage mené par la communauté, financer les projets pilotes existants et les tests mobiles, et étendre ces modèles à d’autres communautés
- tirer parti des compétences des partenaires du système de santé et des organismes communautaires pour fournir des centres de dépistage à plus petite échelle pour répondre aux besoins des communautés diverses.
- Donner les ressources et financement nécessaires aux organisations de santé dirigées par des Autochtones pour fournir des services de dépistage complets; veiller à ce que l'EPI, la recherche des contacts et la gestion des cas soient correctement alignés.
- travailler avec la santé publique pour intégrer les leçons tirées des modèles de dépistage communautaires dans la planification future du système de santé.
Cordialement,
Adrianna Tetley, Directrice générale, Alliance pour des communautés en santé www.allianceON.org
Caroline Lidstone- Jones Directrice générale, Conseil autochtone des soins de santé primaires www.iphcc.ca