Nous marquons et célébrons la Journée internationale des femmes en lançant un appel à l’action en faveur de la santé des femmes et des filles en Ontario, au Canada, et dans le monde entier.
La santé des femmes fait l’objet d’efforts de plaidoyer et de sensibilisation à l’échelle locale, nationale et internationale. L’accès au logement, aux services d’établissement et aux services aux réfugiés, les soins de santé génésique (y compris l’accès aux services d’avortement et aux options de contraception sans frais), les soins de santé mentale et le soutien aux femmes et aux filles faisant face à la violence familiale sont tous des sujets interreliés qui font partie de ces efforts.
À l’étranger, les guerres et les conflits continuent d’avoir un impact disproportionné sur les femmes et, dans de nombreux cas, sur les enfants dont elles s’occupent. Au Canada, nous abandonnons les femmes qui frappent à notre porte en quête de refuge contre la violence, et les accueillons avec apathie et austérité. Nous avons été témoins de cet abandon dans le cas de racisme misogyne systémique envers les Noirs qui a conduit à la récente mort d’une femme à Mississauga, à l’extérieur d’un refuge, seulement quelques jours après son arrivée du Kenya. C’est inacceptable. Le Canada ne peut pas être un exemple dans le monde pour les droits des femmes tout en permettant à ces conditions de perdurer, alors que nos politiques sont à la traîne par rapport aux principes que nous défendons.
Il en va de même pour notre système de justice pénale et nos façons de faire respecter les lois pour protéger les femmes contre la violence familiale et la maltraitance. Nous sommes d’accord avec le gouvernement fédéral pour dire que la « violence entre partenaires intimes est une épidémie au Canada ». Alors, que font nos dirigeants à ce sujet? Facilitent-ils l’obtention de soutien communautaire pour les femmes? Facilitent-ils le dépôt de plaintes criminelles au moment opportun, avant que la violence et le meurtre ne rendent la situation irréversible? Que fait-on pour s’attaquer aux incidences de contrôle coercitif sur la santé des femmes alors qu’il demeure incontesté au Canada sur le plan juridique?
Une apathie similaire persiste quant à la prise de mesures pour les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Une déclaration récente a décrit les progrès réalisés par le gouvernement fédéral et ses partenaires. Pourtant, les femmes et les filles autochtones continuent de disparaître ou d’être tuées et de mener des vies malsaines et dangereuses en raison des conséquences de la violence coloniale et du traumatisme intergénérationnel des pensionnats, de la rafle des années soixante et de la maltraitance récente au sein de systèmes tels que les sociétés d’aide à l’enfance. Pour répondre véritablement aux appels à l’action de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, nous devons agir dans nos communautés en dénonçant les politiques et les conditions inacceptables, et exiger des actions de nos gouvernements provinciaux et fédéral.
À l’occasion de la Journée internationale des femmes de 2024, nous unissons nos voix aux appels à l’action des Nations Unies, qui incluent notamment des investissements dans la prévention de la violence et l’élimination de la pauvreté. Nous sommes solidaires des femmes et des filles du monde entier qui font face à des conditions injustes, violentes et débilitantes.
De retour chez nous, nous nous réjouissons de l’annonce récente de la politique du gouvernement fédéral sur le régime universel d’assurance-médicaments. Le nouveau plan garantira notamment un accès universel à la contraception dans toutes les régions du Canada. Les personnes qui ont le plus souffert du manque d’accès et des coûts sont les femmes, les personnes à faible revenu et les jeunes. Cette annonce est une grande victoire pour la santé des femmes, et pour les soins de santé génésique comme droit de la personne.
En ce qui concerne la question de l’avortement et de la santé des femmes, l’engagement indéfectible du premier ministre envers « le libre droit des femmes de choisir » et l’accès à des avortements sécuritaires est encourageant. Il est impératif de soutenir activement les organisations qui défendent les droits à l’avortement partout au Canada et qui en assurent l’accès en éliminant les obstacles.
Inutile de chercher ailleurs pour constater les lacunes dans la protection des femmes et de leur droit de contrôler leur corps. Les stérilisations forcées qui persistent ici même, touchant de manière disproportionnée les femmes autochtones, sont inacceptables. Nous appelons les dirigeants à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à cette pratique une fois pour toutes.
Enfin, nous soulignons le travail des membres de l’Alliance pour la santé des femmes, qui s’investissent dans des domaines comme les soins de santé primaires, la recherche, la promotion de la santé, la prévention et le dépistage des maladies, la grossesse et les pratiques parentales, ainsi que les soins aux personnes dépendantes. Nous reconnaissons les efforts continus de plaidoyer et de sensibilisation pour la santé et le bien-être des femmes que nos membres mènent à longueur d’année. Nous reconnaissons que les membres de l’Alliance s’efforcent de mettre en lumière et de surmonter les obstacles intersectionnels auxquels font face les femmes issues de divers milieux, y compris les femmes racialisées et LGBTQ+, et celles à faible revenu, pour atteindre l’équité en matière de santé et de bien-être. Nous sommes solidaires et continuerons à plaider pour des actions concrètes.
Bonne Journée internationale des femmes.