Alors que nous soulignons aujourd’hui le Jour des Franco-Ontariens et toutes les contributions des francophones à la culture et aux communautés de la province, nous demandons à l’Ontario de mettre en œuvre une stratégie provinciale de soins primaires pour les francophones. Les résultats en matière de santé de milliers de francophones vivant en Ontario dépendent d’une action urgente pour leur assurer l’équité en matière de santé.
En Ontario, les populations francophones ont de moins bons résultats en matière de santé, des problèmes de santé plus complexes, une prévalence plus élevée de maladies chroniques et plus de comorbidités complexes que les populations anglophones. Cette situation est inacceptable.
En ce qui concerne les obstacles qui peuvent avoir un impact sur la santé et l’accès aux soins de santé, la langue peut être l’un des plus importants. Pour les francophones de l’Ontario, dont le droit à des services en français est protégé par la loi et la Charte canadienne des droits et libertés, il reste du travail à faire pour assurer un accès équitable à des soins de santé en français et adaptés sur le plan culturel.
Les barrières linguistiques et culturelles peuvent se manifester en raison de nombreuses causes profondes. Il s’agit notamment de la pénurie croissante de professionnels et de personnel de santé francophones, de l’accessibilité et de la disponibilité limitées des services formels d’interprétation et des soins adaptés sur le plan linguistique et culturel, et de l’offre limitée de ressources et de documents traduits offerts aux Ontariens francophones qui accèdent à des services liés à la santé. Ces obstacles ont une incidence sur l’accès de nombreux francophones aux services de soins primaires essentiels, dont les services de promotion de la santé et d’éducation en matière de santé, les activités de prévention, le dépistage du cancer, les services de santé mentale et l’aiguillage vers des services spécialisés dans de nombreuses régions de la province. L’Ontario a les moyens de combler ces lacunes.
Ce manque d’accès à des services adéquats en français engendre une longue liste de conséquences coûteuses : retard ou refus de soins, difficulté à comprendre ou à suivre les instructions relatives aux médicaments, risques accrus de mauvais diagnostic, procédures et tests inutiles, marginalisation accrue des francophones et augmentation de la stigmatisation et de l’aliénation. Pour les francophones qui font face à d’autres obstacles, comme un faible revenu ou des identités intersectionnelles, les barrières linguistiques peuvent amplifier les difficultés rencontrées dans l’accès aux soins nécessaires, dans leur langue et dans un contexte culturel qui leur est adapté.
En nous attaquant aux obstacles que rencontrent les francophones pour accéder aux soins de santé primaires préventifs, nous pouvons contribuer à la mise en place d’un système de santé plus équitable et plus durable qui aide les gens à gérer leur affection avant que des traitements en milieu hospitalier soient requis. Nous devons également reconnaître que ces obstacles vont au-delà des soins primaires et qu’ils ont un impact significatif sur l’ensemble du système de santé, y compris les soins aigus.
Les membres de l’Alliance qui sont désignés et qui offrent des services en français le font déjà en offrant un accès aux soins de santé primaires avec des cliniciens et du personnel bilingues. Nous devons reconnaître et souligner le travail important de nos membres, en particulier de nos membres francophones, qui fournissent ces services essentiels. Cependant, ils font face aux mêmes défis, sinon à des défis encore plus grands, en matière de ressources humaines dans le secteur de la santé en ce qui concerne l’embauche et le maintien en poste de personnel bilingue dans cet environnement concurrentiel.
Le ministère de la Santé de l’Ontario et Santé Ontario, ainsi que les dirigeants de notre province, doivent adopter une approche proactive pour concevoir conjointement une stratégie de soins de santé primaires pour les francophones qui garantit l’équité en matière de santé et une optique intersectionnelle dans la conception et l’exécution, et qui s’attaque aux lacunes en matière d’accessibilité auxquelles les francophones font face dans l’ensemble de la province.