À l’occasion de cette Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, nous reconnaissons les vérités qui n’ont pas encore été entendues et les mesures qui doivent encore être prises. Nous soulignons également le travail en cours pour améliorer la santé des personnes autochtones, tout en réclamant un meilleur accès à des soins culturellement adaptés qui permettraient de remédier aux inégalités persistantes en matière de santé dans les communautés autochtones de ces terres.

La dure vérité : de nombreuses personnes n’ont pas encore lu les 94 appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada et n’ont pas encore agi en conséquence. 

Le 30 septembre ne se résume pas simplement à porter un t-shirt orange. Cette journée est un rappel pour chacun de nous des actions à entreprendre, un engagement à les réaliser, et une demande de responsabilité envers nos dirigeants et nous-mêmes. Si vous vous demandez quels progrès ont été accomplis, si vous cherchez de l’inspiration ou des moyens d’agir, voici un site Web à explorer. Vous y trouverez une publication et des chansons récentes qui reflètent l’état de la réconciliation dans les arts, du point de vue des artistes autochtones de l’Île de la Tortue. Si vous souhaitez en apprendre davantage sur la résistance au colonialisme et l’allure possible de nouveaux futurs, c’est un excellent point de départ.

La dure vérité : les Autochtones continuent de faire face à des inégalités en matière de santé en raison de l’oppression systémique et des politiques et pratiques coloniales dans le domaine des soins de santé. 

Pour remédier à ces inégalités en matière de santé, nous devons adapter les soins sur le plan culturel et les rendre largement accessibles. Au sein de nos gouvernements et de nos systèmes de santé, l’Ontario et le Canada doivent confier à des personnes autochtones la planification, la gouvernance et la prestation des soins de santé pour les communautés autochtones. La formation sur la sécurité culturelle autochtone doit être suivie par plus de personnes dans les services sociaux et de santé.

Il est également essentiel de renforcer le soutien à la guérison traditionnelle autochtone et aux soins culturellement adaptés, en les combinant avec les meilleures pratiques de la médecine occidentale. Pour améliorer la santé des peuples autochtones, nous devons contribuer à faire progresser le mouvement « La santé autochtone entre les mains des Autochtones », qui transforme les soins de santé pour ces communautés. Un exemple de collaboration importante dans ce domaine est la récente entente conclue au début du mois entre l’Université York et le Conseil autochtone des soins de santé primaires (IPHCC), une initiative digne de mention.

La dure vérité : de nombreuses communautés autochtones du Canada n’ont toujours pas accès à de l’eau potable.

Le projet de loi C-61, qui vise à réglementer l’eau, les sources d’eau, l’eau potable, les eaux usées et les infrastructures connexes sur les terres des Premières Nations, a été soumis à la Chambre des communes pour soutenir et financer l’amélioration de l’accès à l’eau potable dans les communautés autochtones. Actuellement en commission, il doit encore passer en troisième lecture à la Chambre des communes et être approuvé par le Sénat canadien. Nous avons la possibilité d’agir dès maintenant en communiquant à nos députés notre opinion : ce projet de loi doit être suffisamment robuste pour garantir l’accès à l’eau potable dans TOUTES les communautés. Utilisons notre voix et notre pouvoir politique pour reconnaître cette vérité (et la honte qui y est associée) : certaines communautés au Canada sont toujours privées d’eau potable. C’est là que la vérité et la réconciliation, le passé, le présent et l’avenir, et les aspects personnels et politiques se rejoignent. Voici le projet de loi C-61, un débat récent sur les moyens de renforcer cette loi pour en garantir l’efficacité, ainsi que des informations sur la façon de contacter votre député fédéral.

Il est formidable que le Canada consacre désormais une journée à l’apprentissage et aux discussions sur les tristes réalités, au rappel des mesures que nous devons prendre, à notre obligation de rendre compte de nos propres engagements et de ceux de nos dirigeants. Cependant, pensons également aux 364 autres jours de l’année. Une fois que nous aurons rangé nos t-shirts orange, assurons-nous de continuer à défendre la santé et le bien-être des enfants autochtones et des générations à venir. Dénonçons le colonialisme qui persiste dans nos politiques et nos systèmes. Faisons en sorte que cette Journée nationale de la vérité et de la réconciliation ait un véritable sens et un impact dans nos vies et nos politiques, chaque jour de l’année.

 

le Lundi 30 Septembre 2024