Le 1er août marque le Jour de l’émancipation au Canada. Cette journée commémore l’abolition de l’esclavage dans les colonies britanniques en 1834; cependant, elle est soulignée de diverses façons depuis longtemps par les communautés noires, et depuis 2021, elle est officiellement reconnue par le gouvernement. C’est une occasion de s’arrêter pour un moment et de célébrer la force, la résilience et le travail des communautés noires pour survivre à l’esclavage alors que le Canada était un territoire de l’Empire colonial britannique. Nous examinons également avec sobriété l’histoire de l’esclavage dans ce pays et les impacts de l’oppression au Canada qui perdurent encore aujourd’hui. Aujourd’hui est également une journée pour faire face à la réalité du racisme envers les Noirs et du racisme systémique qui continuent de causer du tort aux personnes et aux communautés noires.
Nous pouvons constater l’impact du racisme systémique sur la santé et le bien-être dans la plus récente crise d’itinérance dans les rues de la ville de Toronto, où les nouveaux arrivants noirs, demandeurs d’asile et réfugiés, ont été laissés dans l’incertitude alors que les gouvernements se disputaient la responsabilité du logement.
Afin d’apporter un changement durable, nous devons tous être responsables. Pour aborder les séquelles de l’esclavage et du colonialisme qui continuent d’influencer les politiques et les pratiques canadiennes, nous devons abandonner l’idée qu’il s’agit d’une question qui touche d’autres personnes ou une autre génération. Nous devons prendre des mesures pour désapprendre le racisme, et spécifiquement le racisme envers les personnes et communautés noires. Nous devons trouver des moyens de nous attaquer directement aux divers problèmes et enjeux, comme la pauvreté, la violence, l’homophobie et la transphobie, la santé mentale et les dépendances, qui chevauchent le racisme envers les Noirs et qui touchent de manière disproportionnée les communautés noires, tout comme l’a fait la pandémie de la COVID-19.
Il y a beaucoup de travail à faire. C’est pourquoi une stratégie globale pour la santé des Noirs était nécessaire en Ontario. Pour cette raison, le Comité de la santé des Noirs, composé de dirigeants des membres de l’Alliance, continue de collaborer avec des partenaires sur des projets, tels que le projet de prescription sociale à l’intention des Noirs, pour améliorer l’équité en santé et la santé et le bien-être des personnes noires. Nous devons redéfinir et élargir l’idée même de l’émancipation afin d’aller au-delà de la libération de l’esclavage et y inclure la libération de la peur, de l’oppression et de la violence, y compris la violence policière.
L’Alliance continuera de travailler sur des problèmes externes en soutien à la santé des communautés noires, notamment les mouvements visant à cesser le financement des services policiers et à investir dans les services communautaires. Nous poursuivrons également notre parcours en tant qu’organisation et personnel dévoués à l’équité en santé pour les Noirs, tout en reconnaissant nos propres angles morts et notre besoin de continuer à apprendre des moyens efficaces d’être antiracistes.
Des célébrations ont lieu aujourd’hui et cette semaine en Ontario et ailleurs au Canada. Les communautés noires et leurs alliés se réunissent pour souligner le travail important qui a été accompli au 19e siècle pour apporter d’énormes changements historiques; et le travail important qui se fait actuellement pour cerner le racisme systémique envers les Noirs et y mettre fin, dans les domaines de la santé et de l’éducation et d’autres systèmes sociaux au Canada. Alors que nous travaillons collectivement vers l’objectif de réduire et d’éliminer la peur, la pauvreté, la violence, le racisme, et les maladies dans les communautés noires, nous devons également nous souvenir de célébrer la liberté et ce qu’elle signifie pour les communautés noires au Canada.