Depuis 2016, l’Ontario souligne la Semaine de reconnaissance des traités, invitant les personnes de tout âge de la province à en apprendre davantage sur les traités qui régissent les terres sur lesquelles nous vivons, les relations établies par ces traités, et nos responsabilités envers les peuples autochtones, les terres et l’avenir de nos relations.

Qu’est-ce qu’un traité? Qu’est-ce que cela signifie? Si nous commençons par l’historique des traités en Ontario, nous nous retrouvons à une grande intersection de promesses rompues, qui le sont encore à ce jour. Comme le souligne la page Web de l’historique : « Malgré la promesse de premiers traités et les partenariats mutuellement respectueux qu’ils ont établis, les peuples autochtones ont été ciblés par les politiques coloniales conçues pour les exploiter, les assimiler et les éradiquer. »

L’apprentissage sur l’historique des traités et sur les responsabilités et obligations qui en font partie représente une première étape dans la rupture de l’emprise et de l’influence de la colonisation qui perdurent encore aujourd’hui et qui ont des répercussions au quotidien sur la vie des Autochtones; l’oppression a toujours compté sur le maintien de l’ignorance des gens opprimés et des personnes qui approuvent tacitement l’oppression par les institutions coloniales. 

Cependant, nous constatons de plus en plus que l’établissement de nouveaux types de relations doit être au cœur de la guérison de nos liens établis par les traités et des nouveaux engagements pour s’acquitter des responsabilités abandonnées.

« Les traités sont plus que des ententes écrites; ils ont été conclus dans l’esprit et avec l’intention d’établir des relations empreintes d’un respect mutuel, et pour détailler les responsabilités et les obligations de tout un chacun. La prise de conscience est essentielle à une relation équitable, » explique le chef du Grand conseil de la nation Anishinabek, Reg Niganobe, dans un récent article sur le lancement d’une nouvelle ressource pour l’éducation publique.

Dans les soins de santé, pour favoriser cette prise de conscience, il faut changer les relations entre les clients/patients autochtones et les prestataires non autochtones, mais aussi celles entre les organisations et les systèmes de santé occidentaux ancrés dans le colonialisme et les organisations et les dirigeants des soins de santé autochtones qui tracent de nouvelles voies pour la guérison. L’an dernier, nous avons publié une chronique sur une telle relation changeante et les mesures qui ont été nécessaires pour mettre la santé des Autochtones entre les mains des Autochtones en ce qui concerne les soins de santé primaires dans certaines parties du sud-ouest de l’Ontario.  

L’Alliance et ses membres continuent d’exhorter les équipes et les organisations de soins de santé et de services sociaux à échanger avec le Conseil autochtone des soins de santé primaires concernant les formations sur la sécurité culturelle autochtone. La création d’expériences sécuritaires, accueillantes et respectueuses des valeurs culturelles pour les personnes autochtones dans les établissements non autochtones est un principe fondamental de nombreux traités, et est au cœur d’une véritable compréhension mutuelle entre Nations. Ces formations sont essentielles à l’établissement de nouvelles relations entre individus, à la table des conseils d’administration et dans les plus hauts échelons des gouvernements, et pour l’élaboration de politiques. Ne vous y trompez pas, c’est bien l’ensemble de ces relations individuelles qui favorise le statu quo ou qui engendre une rupture avec la colonisation et le commencement de la vérité et la réconciliation.

Qu’est-ce qu’une promesse? Qu’est-ce qu’un engagement? Quelle est l’incidence des traités sur la vie et les familles? Quel est l’impact sur les langues et les cultures autochtones? Comment les traités ont-ils changé? Comment sont-ils interprétés maintenant? (Dans ces vidéos et ailleurs, on peut apprendre des Autochtones et des gardiens du savoir.) Nous devons choisir de nous poser ces questions et d’y trouver réponse. Nos relations futures découlant des traités dépendront beaucoup des questions que nous posons et des réponses que nous recueillerons des Autochtones et des non autochtones qui participent à l’établissement de relations. Nos relations à l’avenir seront-elles différentes? Seront-elles fondées sur une nouvelle approche et de nouvelles conceptions? Suivront-elles les étapes requises de notre désapprentissage et de notre décolonisation, et le désapprentissage et la décolonisation de nos systèmes et de nos façons d’entretenir des relations?

Nous sommes tous des personnes liées par des traités. Notre prise de conscience de ce fait et de ce que cela signifie, et notre capacité à établir de nouvelles relations fondées sur le respect et la tenue des promesses détermineront les réponses que nous allons trouver à ces questions et ce à quoi ressemblera notre avenir.